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premieres32008
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10.09.2008
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LES ÂMES GRISES – EXTRAITS / CITATIONS

LES ÂMES GRISES – EXTRAITS / CITATIONS

Publié le 07/10/2008 à 12:00 par premieres32008
ÉCRIRE

P 11 ( = 1ère page) : « Mais il faut tout de même que j’essaie de dire. De dire ce qui depuis vingt ans me travaille le cœur. Les remords et les grandes questions. Il faut que j’ouvre au couteau le mystère comme un ventre, et que j’y plonge à pleines mains, même si rien ne changera rien à rien. »

« Si on me demande par quel miracle je sais tous les faits que je vais raconter, je répondrais que je les sais, un point c’est tout. Je les sais parce qu’ils me sont familiers comme le soir qui tombe et le jour qui se lève. Parce que j’ai passé ma vie à vouloir les assembler et les recoudre, pour les faire parler, pour les entendre. C’était jadis un peu mon métier. » (id)

- « J’essaie de comprendre depuis tant d’années, mais je ne me pense pas plus malin qu’un autre. Je tâtonne, je me perds, je tourne en rond. Au début, avant l’Affaire, Destinat, pour moi, c’était un nom, une fonction, une maison, une fortune, un visage que je croisais chaque semaine au moins deux ou trois fois et devant lequel je levais mon chapeau. Mais ce qu’il y avait derrière, macache bono ! Depuis, à force de vivre avec son fantôme, c’est un peu comme si c’était une vieille connaissance, un parent d’infortune, une part de moi-même pour ainsi dire, et que j’essaie au mieux de faire parler et revivre pour lui poser une question. Une seule. Quelquefois, je me dis que je perds mon temps, que l’homme était aussi épais qu’un bon brouillard et que mille soirées n’y suffiraient pas. Mais du temps maintenant, j’en ai à revendre. Je suis comme hors du monde. Tout ce qui s’agite me paraît si loin de moi. Je vis dans les remous d’une Histoire qui n’est plus mon histoire. Peu à peu, je me dérobe. » (45-46)

+ (dialogue Joséphine-narrateur) : « - Avoue que c’était aussi pour faire comme le Procureur !
- Rien à voir. // - Que tu dis … Depuis tout ce temps que tu rumines, c’est tout comme si t’étais marié avec lui. Je trouve même qu’avec les années, tu commences à lui ressembler, c’est ça les vieux couples. » (131)

- « Je pourrais broder, ce n’est guère difficile en somme. À quoi bon ? La vérité est tellement plus forte lorsqu’on la contemple en face. » (66)

- « La mémoire est curieuse : elle retient des choses qui ne valent pas trois sous. Pour le reste, tout passe à la grande fosse. » (81)
+ « À quoi sert tout ce que j’écris, ces lignes serrées comme des oies en hiver et ces mots que je couds en n’y voyant rien ? Les jours passent, et je vais à ma table. Je ne peux pas dire que ça me plaise, je ne peux pas dire non plus que ça me déplaise. » (81-82)

« j’avance sur les lignes comme sur les routes d’un pays inconnu et tout à la fois familier ? » (82)
- « Je n’ai pas envie de relire. J’écris. C’est tout. C’est un peu comme si je me parlais à moi-même. Je me fais la conversation, une conversation d’un autre temps. » (82)

- « Tout cela a l’air bien embrouillé, comme un coq-à-l’âne cafouilleux, mais au fond, c’est à l’image de ma vie, qui n’a pas été faite que de morceaux coupants, impossible à recoller. Pour essayer de comprendre les hommes, il faut creuser jusqu’aux racines. Et il ne suffit pas de pousser le temps d’un coup d’épaule pour lui donner des airs avantageux : il faut le creuser dans ses fissures et faire rendre le pus. Se salir les mains. Rien ne me dégoûte. C’est ma besogne. » (107)

- « C’est douloureux d’écrire. Je m’en rends compte depuis des mois que je m’y suis mis. Ça fait mal à la main, et à l’âme. L’homme n’est pas fait pour ce travail, et puis à quoi ça sert ? (…) Au fond, c’est pour elle et elle seule que j’écris, pour faire semblant, pour me tromper, pour me convaincre qu’elle est encore à m’attendre, où qu’elle soit. Et qu’elle entend tout ce que j’ai à lui dire.
Ècrire me fait vivre à deux. » (230)

- « Je ne savais pas qu’on pouvait parler des fleurs. Je veux dire, je ne savais pas qu’on pouvait parler des hommes rien qu’en parlant de fleurs, sans jamais prononcer les mots d’homme, de destin, de mort, de fin et de perte. Je l’ai su ce soir-là. Le curé lui aussi avait la science des mots. Comme Mierck. Comme Destinat. Mais lui, il en faisait de belles choses. Il les roulait avec sa langue et son sourire, et tout soudain, un rien paraissait une merveille. On doit leur apprendre cela dans les séminaires : frapper les imaginations avec quelques phrases bien tournées. » (162-163)

LE(S) MONDE(S)

Le juge et le médecin Desharet : « A force de se connaître et de s’envoyer les mêmes choses, ils ont fini par se ressembler : même teint, mêmes plis trop riches sous le cou, même ventre, mêmes yeux qui semblent survoler le monde et éviter la boue des rues ainsi que les apitoiements. » ( 25-26 )

- (Destinat) demeurait, enfermé [ds son Château] comme invisible, dans un retrait du monde qui tissa autour de lui, peu à peu, un habit d’austère légende. » (41)

- « la guerre n’a pas seulement fait des morts à la pelle, elle a aussi coupé en deux le monde et nos souvenirs, comme si tout ce qui avait eu lieu avant tenait dans un paradis, au fond d’une vieille poche dans laquelle on n’oserait plus jamais remettre la main. » ( 49-50)

- « la demoiselle qui regardait toujours très au-delà du paysage, comme si elle avait cherché à s’y projeter, à s’y perdre (…) » (57)

- (Les jurés pendant le procès) : « Tous étaient sur le même banc, le bon. Beaucoup auraient pu se retrouver sur celui d’en face, entre les deux agents à moustaches, raides comme des images d’Épinal. Et cela, au fond d’eux-mêmes, je suis certain qu’obscurément ils le savaient, ils s’en rendaient compte sans vouloir se l’avouer, et c’est ce qui les faisait souvent si haineux, et si définitifs envers celui qu’ils avaient à juger, celui qu’ils auraient pu être en somme, leur frère de malchance ou de courage. » ( 42)

- (Destinat devant Lysia) : « Mais là, devant les petits souliers éclaboussés de boue qui redessinaient l’échiquier de marbre et l’univers avec lui, tout alla différemment : ce fut comme si la marche du monde s’était enrayé. » (67)

- « j’avance sur les lignes comme sur les routes d’un pays inconnu et tout à la fois familier ? » (82)

- « Et pourtant le monde n’était pas loin : il suffisait pour le voir de monter le coteau. » (83)
- « La guerre organisait se coquettes représentations derrière le coteau, de l’autre côté, bien loin, c’est-à-dire finalement nulle part, c’est-à-dire au bout d’un monde qui n’était même pas le nôtre. » ( 83)

¬- (narr et Lysia se croisent sur la crête) : « C’était des clous vinaigrés qu’on m’enfonçait partout sous la peau, puis elle a haussé les épaules, avant de retourner à son paysage et me laisser choir dans un autre univers. Un univers bien trop laid pour elle. Ou trop étroit, trop étouffé. Un univers que les dieux et les princesses ignorent tout en le traversant parfois sur la pointe des lèvres et des pieds. L’univers des hommes. » (86)
+ « cet endroit du pré où j’avais vu la jeune institutrice assise au bord de notre monde. » (87)

« Les yeux [de Lysia] définitivement clos sur le monde et sur nous autres. » (93)

- « Tout cela, silence et tapis blanc, me retranche un peu plus encore du monde. » (124)

- « Bien sûr, la guerre, on l’entendait. On l’avait vue annoncée sur les placards de la mobilisation. On la lisait dans les journaux. Mais au fond, on feintait, on s’arrangeait avec elle, comme on fait avec les mauvais rêves et les âcres souvenirs. Elle n’était pas de notre monde. C’était du cinématographe. » (135)

- « Il y eut alors comme deux villes, la nôtre, et la leur. Deux villes au même endroit mais qui se tournaient le dos, avaient leurs promenades, leurs cafés, leurs heures. Deux mondes. » (137)

- [Départ de Despiaux] « Je savais, comme lui sans doute, qu’on peut vivre dans les regrets comme dans un pays. » ( 202)

- « je pense qu’il y a quelque chose de plus fort que la haine, c’est les règles d’un monde. Destinat et Mierck faisaient partie du même, celui des bonnes naissances, des éducations en dentelle, des baisemains, des voitures à moteur, des lambris et de l’argent. Au-delà des faits et des humeurs, plus haut que les lois que les hommes peuvent pondre, il y a cette connivence et ce renvoi de politesse : « Tu ne m’embêtes pas, je ne t’embête pas. » » + « (…)Et ça, c’est peut-être le début de la fin, de la fin de leur monde. C’est donc insupportable. » (215)

- (accident de voiture => 7 jrs de coma) « Puis je me suis évanoui. Presque avec bonheur, comme si j’avais été attiré dans un pays doux et calme. (…) Sept jours en dehors de ma vie pour ainsi dire, sept jours dont je n’ai aucun souvenir, si ce n’est cette impression de noir, d’obscurité moelleuse. » (231)


À PROPOS DE CERTAINS PERSONNAGES

Destinat
- « Destinat ne s’acharnait pas contre un criminel en chair et en os, mais défendait une idée, simplement une idée, l’idée qu’il se faisait du bien et du mal. » (14)
- « Puis un jour il réapparut, trop sérieux et devenu procureur. Ce n’était plus le jeune merdeux qui avait lancé trois roses sur le cercueil de sa mère avec une moue de suffisant avant de filer tout aussi sec de peur de rater son train. On aurait dit que quelque chose l’avait brisé du dedans, un peu plié. Mais on n’a jamais su quoi. » (34)
- « S’il avait gardé l’habitude de regarder le monde de haut, il se contentait pourtant de peu. » (35)
- le curé et Destinat : « ils se disaient des propos de rien, mais avec le ton de ceux qui savent, l’un pour connaître les âmes, l’autre pour en avoir fait le tour. » (36)

Mierck
« (…) peut-être tout simplement parce que le juge Mierck ne pouvait que haïr, que c’était là sa nature profonde. » (27)

Lysia Verhareine

- « Elle avait un prénom, on le sut plus tard, dans lequel sommeillait une fleur, Lysia, et ce prénom lui seyait comme une tenue de bal. Elle n’avait pas vingt-deux ans, venait du Nord, passait par là. Elle s’appelait de son nom de famille Verhareine. » (53)

- « la demoiselle qui regardait toujours très au-delà du paysage, comme si elle avait cherché à s’y projeter, à s’y perdre (…) » (57)

LA MORT

« comme si la mort en plus d’ôter la vie enlevait aussi les jolis noms des fleurs. » (2)

LA GUERRE

- « Notre petite ville entendit la guerre mais ne la fit pas vraiment. On peut même dire sans choquer qu’elle en vécut : tous les hommes faisaient tourner l’Usine. On en avait besoin. » (48)
- « La guerre organisait se coquettes représentations derrière le coteau, de l’autre côté, bien loin, c’est-à-dire finalement nulle part, c’est-à-dire au bout d’un monde qui n’était même pas le nôtre. » ( 83)
- « Bien sûr, la guerre, on l’entendait. On l’avait vue annoncée sur les placards de la mobilisation. On la lisait dans les journaux. Mais au fond, on feintait, on s’arrangeait avec elle, comme on fait avec les mauvais rêves et les âcres souvenirs. Elle n’était pas de notre monde. C’était du cinématographe. » (135)


« Dans notre pays, si on parle peu, on aime parfois en imposer par d’autres moyens. » (30)

- (l’article sur Matziev de Prurion) « La haine est une cruelle marinade : elle donne à la viande une saveur de déchet. En définitive, Matziev, même si je l’ai connu quand il a tourné ordure, valait bien mieux que lui. Au moins, une fois dans sa vie, il n’a pas fait honte à sa qualité d’homme. Qui peut en dire autant ? » (123)

- (Joséphine au narrateur) : « Si j’avais de belles casseroles en cuivre, je les accrocherais tout comme, et ça produirait le même effet, le sentiment que le monde n’est pas si laid, qu’il y a parfois de petites dorures, et qu’au fond, la vie, ce n’est rien d’autre que la recherche de ces miettes d’or. » (129)

« Les salauds, les saints, j’en ai jamais vu. Rien n’est ni tout noir, ni tout blanc, c’est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c’est pareil … T’es une âme grise, joliment grise, comme nous tous … » (Joséphine au narrateur ; p 134)

- « Mais peut-être est-ce cela qui m’a fait durer, ce dialogue à une voix, toujours la même, toujours la mienne, et l’opacité de ce crime qui n’a peut-être de coupable que l’opacité de nos vies mêmes. C’est bien curieux la vie. Sait-on jamais pourquoi nous venons au monde, et pourquoi nous y restons ? Fouiller l’Affaire comme je l’ai fait, c’était sans doute une façon de ne pas poser la vraie question, celle qu’on se refuse tous de voir venir sur nos lèvres et dans nos cerveaux, dans nos âmes, qui ne sont, il est vrai, ni blanches ni noires, mais grises, joliment grises comme me l’avait dit jadis Joséphine. » (274)

- « Je ne savais pas qu’on pouvait parler des fleurs. Je veux dire, je ne savais pas qu’on pouvait parler des hommes rien qu’en parlant de fleurs, sans jamais prononcer les mots d’homme, de destin, de mort, de fin et de perte. Je l’ai su ce soir-là. Le curé lui aussi avait la science des mots. Comme Mierck. Comme Destinat. Mais lui, il en faisait de belles choses. Il les roulait avec sa langue et son sourire, et tout soudain, un rien paraissait une merveille. On doit leur apprendre cela dans les séminaires : frapper les imaginations avec quelques phrases bien tournées. » (162-163)

(dernière conversation avec le curé avant son départ en Indochine) : « Puis il m’a dit que là où il allait, des fleurs, il y en avait des milliers, et des milliers qu’il ne connaissait pas, qu’il n’avait jamais vues, ou alors, certaines seulement dans les livres, et qu’on ne pouvait pas toujours vivre dans les livres, que la vie et ses beautés, il fallait bien un jour les prendre à pleines mains.
J’ai failli lui dire que pour moi, c’était plutôt le contraire, que la vie, j’en soupais tous les jours, et s’il y avait eu des livres qui auraient pu m’en consoler, je me serais jeté dedans. Mais quand on est si loin l’un de l’autre, rien ne sert de parler. » (165)

- « Le mois de juin, le soir, ferait presque espérer de la terre et des hommes. Il y a tant de parfums qui viennent alors des jeunes filles et des arbres, et l’air soudain se fait si gracieux qu’on aurait envie de tout recommencer, de se frotter les yeux, de croire que le mal n’est qu’un rêve et la douleur une tromperie de l’âme. » ( 200-201)

- « En tournant cette clef dans la haute porte, il m’a semblé décacheter l’enveloppe qui contenait le fin papier sur lequel, en lettres pâles, toute la vérité avait été inscrite depuis toujours. Et je ne parle pas seulement de la vérité de l’Affaire, je parle aussi de ma vérité à moi, de ce qui faisait que j’étais un homme, un homme marchant dans la vie. » (237)

(réflexion après lecture de deux phrases des Pensées de Pascal) : « quand on vit dans les fleurs, on ne pense pas à la boue. » (243)

« On sait toujours ce que les autres sont pour nous, mais on ne sait jamais ce que nous sommes pour les autres. » (254)

« Même dans le vide, on a besoin de savoir qu’il y a d’autres hommes qui nous ressemblent. » (272)

(le « meurtre » de l’enfant : « J’ai pleuré en pensant à toi, et non à lui. » (276) + « Ce n’est pas la douleur qui m’a fait faire cela. C’est le vide. Le vide dans lequel je suis resté, mais dans lequel je voulais rester seul. » (277)